L’enjeu des changements climatiques fait régulièrement la une et avec raison. Si les effets sont de plus en plus visibles et les efforts de conscientisation commencent à porter fruit, l’enjeu lui-même est complexe. Nous proposons un retour sur le sujet pour nous permettre de mieux cerner cet important enjeu.
L’effet de serre
L’effet de serre est un mécanisme naturel : la surface de la Terre éclairée par le Soleil réémet une partie du rayonnement reçu, mais retient également une partie de ce rayonnement, ce qui contribue à réchauffer la Terre. Ce sont les gaz à effet de serre (GES) comme le méthane et le dioxyde de carbone naturellement présents qui permettent la rétention d’une partie de ce rayonnement. Sans ces gaz, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C, et la vie telle que nous la connaissons serait impossible.
Depuis la révolution industrielle, toutefois, les humains émettent une très grande quantité de GES, qui s’accumulent dans l’atmosphère, ce qui intensifie l’effet de serre. Résultats : épisodes de canicule plus fréquents, niveau des mers qui augmente, augmentation des précipitations dans certaines parties du monde et sécheresses plus longues dans certaines autres, et acidification des océans, ce qui perturbe le socle de la chaîne alimentaire1.
L’Accord de Paris
Devant la menace, 195 pays ont adopté l’Accord de Paris en 2015, le premier accord universel sur le climat, dont l’objectif était de contenir le réchauffement climatique « bien en deçà de 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle en exigeant des efforts concrets de la part de tous ses signataires.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) considère que les activités humaines sont responsables de plus de la moitié de l’augmentation de la température moyenne observée à la surface de la Terre entre 1951 et 2010, les GES contribuant à un réchauffement compris entre 0,5 °C et 1,3 °C.
Les scientifiques ont calculé les répercussions potentielles du réchauffement climatique et ont émis plusieurs scénarios. Ces scénarios ont permis d’établir que le réchauffement moyen serait d’environ 4 °C d’ici 2100 si aucun changement n’est apporté pour réduire les émissions de GES. Pour limiter les effets irréversibles sur notre planète, ces analyses ont permis d’établir à 2 °C l’augmentation maximale de la température mondiale d’ici 2100 et de déterminer qu’une cible fixée à 1,5 °C serait même souhaitable. Cette cible repose sur la capacité maximale que l’atmosphère terrestre peut contenir en GES.
Les GES et les secteurs économiques
Une amélioration des pratiques de plusieurs secteurs de l’économie mondiale est nécessaire pour réussir à atteindre la cible donnée par le GIEC. Les principaux secteurs économiques responsables pour l’émission de GES sont les suivants :
Les activités ciblées3 dans chacun de ces secteurs sont les suivantes :
- Électricité et chauffage : La combustion du charbon, du gaz naturel et du mazout pour l’électricité et le chauffage sont les plus importantes sources de GES dans le monde.
- Agriculture, foresterie et autres utilisations du sol : Les GES dans ce secteur émanent essentiellement de l’agriculture, des cultures et du bétail.
- Industrie : Les GES concernent principalement les combustibles fossiles brûlés sur les sites de production d’énergie. D’autres émissions proviennent également des activités de gestion des déchets.
- Transport : Les combustibles fossiles brûlés pour le transport routier, ferroviaire, aérien et maritime sont majoritairement responsables des émissions de GES de ce secteur.
- Autres énergies : Cette catégorie regroupe toutes les émissions du secteur de l’énergie qui ne sont pas directement associées à la production d’électricité ou de chaleur, comme l’extraction, le raffinage, le traitement et le transport de combustible.
L’IR comme levier de changement
Les solutions d’investissement responsable de Desjardins investissent dans tous les secteurs économiques et utilisent diverses stratégies pour lutter contre les changements climatiques, dont les trois suivantes.
- L’actionnariat engagé consiste à utiliser son pouvoir d’actionnaires en dialoguant avec les entreprises en vue d’améliorer leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Par exemple, en discutant avec les sociétés productrices d’électricité, les actionnaires peuvent favoriser une transition accélérée du charbon au gaz naturel. L’actionnariat engagé est donc un levier important pour favoriser la transition énergétique.
- L’investissement thématique offre aux investisseurs de favoriser la transition en participant au financement de projets verts, que ce soit pour la production d’énergie renouvelable ou d’énergies de remplacement, ou dans titres de sociétés offrant des solutions au réchauffement climatique. Ce type d’investissement permet d’encourager, par exemple, des constructeurs automobiles à accélérer l’électrification de leurs véhicules, ce qui aurait des effets directs sur les émissions de GES.
- La stratégie « meilleur du secteur », ou « best-in-class », est utilisée pour favoriser, dans chaque secteur, les sociétés les plus engagées dans une approche de décarbonisation. Il s’agit d’investir dans des sociétés qui gèrent activement l’impact environnemental de leurs activités. Un rapport de MSCI a démontré que l’indice MSCI ACWI à faible intensité en carbone, lequel est basé sur une stratégie de décarbonisation, affiche une empreinte de carbone 33 % plus faible que l’indice MSCI ACWI4 sans énergies fossiles.
Notes:
- Le Monde – Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes, 26 décembre 2018.
- Source : IPCC (2014)
- Source : epa.gov Greenhouse Gas Emissions
- MSCI – Morgan Stanley Capital International / ACWI – All Country World Index
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